PAT O'MAY
Celtic Wings (23 novembre 2012)


Titles :
01. Alan The Brave (feat. Jonathan Noyce) – 3:56
02. Far From Land (feat. Martin Barre, Jonathan Noyce) – 5:12
03. Homeland (feat. Moya Brennan) – 4:07
04. Eliz Iza – 4:49
05. It Doesn't Matter (feat. Alan Stivell) – 4:19
06. Black Mountain's – 6:46
07. Whiskey In The Jar (feat. James Wood) – 3:49
08. And The River Dance – 3:51
09. Soldier Of Fortune – 3:34
10. Over The Hills And Far Away – 5:03
11. Tell Me Why – 3:54
12. Blowing In Ireland - 2:52

Personnal :
Pat O'May : Chant, Guitare
Louis Soler : Guitare
Hilaire Rama : Basse
Fred Moreau : Batterie
Moya Brennan : Chant
Alan Stivell : Chant
Christophe Peloil : Violon
James Wood : Guitare
Jonathan Noyce : Basse
Martin Barre : Guitare

Pat O'May fait partie de ces artistes originaux que RTJ aime parfois à vous présenter dans ses colonnes, même si leur musique semble au départ peu liée à notre cher rock sudiste. Ici, on a plutôt un objet dédié au « métal celtique », catégorie qui peut sembler surprenante, mais qui puise son origine dans les années 70, en particulier auprès de Thin Lizzy (qui nous a aussi offert sa version du traditionnel « Whiskey In The Jar ») et de Gary Moore. Vous voyez mieux le lien de parenté ? Si oui, tant mieux, car en plus ce n'est pas la première fois que RTJ ouvre ses pages à des représentants de cette musique qui partage bien des racines avec le rock du sud des U.S.A., puisque nous avions déjà chroniqué il y a quelques années l'ahurissante galette chantée en breton du groupe Anken. Rassurons tout de suite nos lecteurs : le disque de Pat O'May leur permettra de retrouver bien plus vite quelques repères bien connus que l'excellent mais aventureux disque d'Anken. En effet, l'album, conçu comme une suite de collaborations (dont au violon Christophe Peloil de Tri Yann), commence par celle de Jonathan Noyce (bassiste du regretté Gary Moore) avec un hommage à Alan Stivell sous la forme d'un medley instrumental et très électrique de ses principaux succès. Il faudrait avoir eu les oreilles bouchées depuis près d'un demi-siècle pour ne pas reconnaître au passage quelques morceaux, malgré le traitement quelque peu décoiffant qui leur est offert. A cette équipe vient s'ajouter le concours précieux de Martin Barre (Jethro Tull) pour une entrée dans le vif du sujet : « Far From Land », un hard lyrique sympathique qui se perd toutefois un peu au moment des soli. Le titre suivant, une sorte de « ballade carrée » fait intervenir Moya Brennan (Clannad) et on peut une fois de plus remarquer le très joli son en solo de l'ami Pat qui ne se gène pas pour transformer en SCUD instrumental le « Eliz Iza » en droite provenance des... Soeurs Goadec ! Pi-rate ! Malgré une intro à la guitare acoustique, l'affaire tourne vite à l'oeuvre de shredder façon Malmsteeen avec guitares à la tierce. Etonnant mais pas antipathique. Le Maître (Alan Stivell!) vient ensuite poser un chant relativement posé sur la rythmique très énergique de « It Doesn't Matter » dont le refrain accrocheur peut vous séduire. Pause vocale avec l'instrumental métallique « Black Mountain's » au thème mélodique et qui se termine de façon plus acoustique, avant le célébrissime « Whiskey In The Jar » que de nombreux groupes folk irlandais (The Dubliners...) ont chanté avant Phil Lynott et... Metallica. Ici, l'invité s'appelle James Wood (Excalibur) dans une version très énergique qu'aurait pu signer G. Moore, un des artistes très admirés par notre Pat O'May. Nouvel instrumental acoustico-électrique avec « And The River Dance » suivi de « Soldier Of Fortune », une ballade sans rapport avec le morceau de Thin Lizzy sur Bad Reputation, mais dont le chant lyrique est un peu gâché par une batterie omniprésente et pour tout dire un peu envahissante. Le souffle typique des pays celtes propulse « Over The Hills And Far Away », rock héroïque, sorte de « Whiskey In The Jar » aventureux et épique orné de joli choeurs. Bref, ça tourne rond, avec cette touche particulière qu'ont les pays granitiques exposés au vent du large, comme le propose «  Blowing In Ireland », qui permet d'admirer dans ses moments calmes la complémentarité entre orgue, guitare et cornemuse irlandaise. En fin de parcours, la grande lessiveuse a agi, servie aussi par une grande dynamique dans le mixage, et on se retrouve un tantinet décoiffé par l'air marin mais on respire, et on se dit que ma foi, on n'a pas passé un mauvais moment, loin de là. A découvrir, surtout si vous étiez amateur de la partie la plus hard des oeuvres musicales de Gary Moore. Mais attention au brushing, ça souffle fort!

Y. Philippot-Degand





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